Anthropologia

Nina SIMON
2060115

ANALYSE DE DOCUMENT

« C’est une curieuse aventure que celle du jazz dont tout laissait à penser qu’elle
dût demeurer confinée aux bords du Mississippi. Quel témoin de l’époque eût deviné
que ce folklore d’un petit groupe d’hommes deviendrait en quinze ou vingt ans le langage
de tout un peuple et, quelques années plus tard, un phénomène mondial ? »
André HodeirLa question des contacts entre groupes ethniques ou sociétés diverses, des interactions et des conséquences de ces échanges est primordiale en anthropologie . Les biais par lequel il est faisable de desceller d'éventuels échanges interculturels sont vastes, l'ethnomusicologie est un de ces versants et nous permet autour de l'exemple sonore musical, en tant que témoin direct, d'analyser lesdifférents processus que sont l'interculturalité et la transculturalité. Sans prétendre que la création artistique que reflète la musique est déterminée par la société globale, on comprend que des événement historiques, tels que l'esclavagisme, l'évangélisation d'une population, la ségrégation; que des contextes économiques ou encore des intêrets politiques mais aussi des avancées techniques ne sont passans influence sur la construction d'une culture musicale et que celle-ci est de ce fait, issue d'héritage musical culturel différents et fait preuve du dynamisme culturel qui meut le monde depuis la nuit des temps.
C'est ainsi que l'exemple du jazz me paraît particulièrement intéressant en tant que mouvement musical à part entier emprunt de la confrontation entre plusieurs cultures; son essortest intimement mêlée aux évènements qui secouèrent la société qui le vit naître.
Jean Jamin et Patrick williams[1] iront même jusqu'à parler du jazz comme étant un laboratoire muséologique, mais aussi comme d'un musée musicologique exposant des instruments d'origine africaine, combinés avec ceux empruntés à lutherie européenne, mais aussi orientale modifiant leur prise en main et leur jeu.

Audébut du 17e siècle, les Africains furent déportés en masse vers les plantations du sud des Etats-Unis, dans le cadre du commerce triangulaire. A leur arrivée en Amérique, les familles noires furent dispersées et leurs propriétaires interdirent l'utilisation d'instruments de musique africains, comme le tambour, ainsi que la pratique de coutumes religieuses. Les populations d'esclaves durent alorss'adapter à la culture dominante imposée. L'un des premiers syncrétisme musical est né des chants de travail des esclaves africains ( work songs) et des chants religieux dérivés du protestantisme.
Lorsqu'il fut établi que les esclaves devaient être évangélisés, ceux-ci fréquentèrent les églises des blancs.
Après la guerre de sécessions, la ségrégation raciale, instaurée par les Blancs, permitl'indépendance des noirs sur le plan religieux. Ces derniers créèrent un style de prières chantées qui mêlaient les hymnes et les cantiques hérités des Blancs à leur tradition musicale, chantant le refrain et en marquant les temps faibles par des claquements de mains (2ème et 4ème temps d'une mesure à 4 temps) . En plus de l'improvisation, cette accentuation du temps faible est une particularitédu rythme afro-américain.

Après la défaite des Etats Sudistes durant la guerre de Sécession, les grandes propriétés se morcelèrent . Le chômage frappa alors durement la population noire qui exprima ses émotions à travers un nouveau style musical, le blues. La voix joue un rôle prépondérant dans cette musique et elle est souvent accompagnée par la guitare (plus appropriée au Blues que leBanjo,que l'on retrouvera dans les premiers temps du jazz);le violon complétait l'instrumentation, il fut remplacé par la suite par l'harmonica. Ces instruments hérités des migrations européennes furent intégrés à ce nouveau style musical qui se développa avec l'intégration des notes bleues ( blue note)inventé par les blues man et issues de l'emploi, en Afrique, de séries de notes non équidistantes ne...