Alliance renault nissan

Après s’être penché sur les objectifs du groupe Renault, la partie suivante expose les différents paramètres qui ont impulsé les deux constructeurs à former une alliance stratégique.
Ainsi, dans une première section, la situation du groupe Nissan à la naissance de l’alliance sera analysée. Ensuite, nous étudierons les facteurs de complémentarité et de contingence qui sont intervenu dans laréunion des deux groupes. Enfin, nous examinerons les modalités concrètes de l’alliance Renault – Nissan : A quels grands défis de management stratégique répond actuellement cette jeune entité ?

1. Présentation du groupe Nissan

Pour mieux comprendre les paramètres qui ont menés le groupe Nissan à se tourner vers le choix d’une alliance stratégique, il est nécessaire de se pencher dans unepremière partie sur un rappel des faits historiques et des chiffres clés du constructeur Nippon. Nous analyserons ensuite les facteurs de la « crise » des années 90, et les intérêts dans le choix d’une alliance stratégique.

a. Naissance, prospérité et développement international

Nissan Motors Company Limited, ou Nissan, est un constructeur automobile japonais né sous le nom de Datsun en1933. Dès la première année, La société fait une entrée remarquée sur le marché automobile avec une production annuelle atteignant les 20 000 unités. C’est en grande partie à la notoriété de son premier modèle, « Datsun 1 », que Nissan doit son expansion rapide sur le territoire japonais.

Fort d’une croissance importante pendant les années 50, le groupe décide de se lancer sur le marchéinternational en 1960.
Deux ans après ses premières exportations aux Etats-Unis, Nissan s'y implante officiellement en ouvrant en la Nissan Motor Corporation USA (NMC) en Californie. Le succès rencontré auprès des consommateurs américains est incontestable.
En 1980, Nissan accélère son développement international et pénètre le marché Européen eu ouvrant des relais de production et de commercialisationen Espagne, au Royaume Unis, etc.

Mais, dès 1990, les premiers symptômes d’une gestion stratégique mal déterminée commencent à apparaître. La conséquence directe sur les chiffres de vente est directe (96 est l’unique année bénéficiaire de la décennie) et le groupe Nissan est sérieusement atteint.

b. Crise de gestion et conséquences financières, facteur du choix de recherche d’un alliéstratégique

« Nissan a pu poursuivre une stratégie “volume et diversité” par croissance interne, grâce à une politique d’exportation de véhicules conçus pour les marchés étrangers, notamment nord-américain, sur des créneaux délaissés par les constructeurs locaux » source

Cette phrase résume brièvement la stratégie de développement suivie par le groupe Nissan jusqu’aux années 90. Les facteursmajeurs qui ont fait basculé le constructeur dans la crise peuvent être ramenés à dans deux domaines de gestion majeurs mal a conçus : la stratégie marketing et produit ; et la stratégie financière pour supporter la politique d’export.

Du point de vue de la stratégie marketing et produit, l’on constate que Nissan a suivi une stratégie de « volume et diversité ». C’est précisément ici que setrouve le fond du problème.
Tout d’abord, les sources s’accordent pour critiquer l’importance des investissements alloués à la partie technique de la conception des véhicules et la hauteur des frais de production par rapport à la concurrence.
D’autre part, la « diversité » de la gamme proposée par le groupe lui a porté préjudice du point de vue des économies d’échelle : les différents véhiculesétaient équipés de très peu de pièce en commun, paramètre qui a encore alourdi des frais de production déjà élevés.

Ensuite, du point de vue de la gestion du financement de la politique d’internationalisation, d’autres erreurs stratégiques ont été commises.
Dans un premier lieu, le recours abusif à l’endettement pratiqué par Nissan s’est avéré hautement nuisible. En effet, cette augmentation...