Droit à l'eau en équateur

Nadia Trabelsi Octobre 2009
Maréva Thibault

REVUE D’ACTUALITE:

MORT D’UN INDIGENE LORS DES MANIFESTATIONS POUR LE DROIT A L’EAU EN EQUATEUR

Dans les années 1960 en Équateur, éclate un conflit entre paysans andins et grands propriétaires terriens. L'eau ne constitue plus seulement un besoin vital. En tant que ressource stratégique, elle rassemble les populations indigènes et favorise,par la suite, leur émergence en tant que force politique. C'est à nouveau l'eau qui, depuis quelques mois, mobilise un grand nombre de populations notamment andines. Manifestation, qui constitue un des mouvements sociaux les plus importants depuis le début du second mandat de Rafael Correa (avril 2009).
Le 21 août, l'Assemblée Nationale adopte un nouveau projet de Loi : « La Ley organica derecursos hidricos, uso y aprovechamiento del agua», sans consultation préalable d'organismes concernés comme la CONAIE (Confédération des nationalités indigènes d'Equateur), qui avait pourtant dès 2008 présenté un projet de loi qui n'a pas été pris en compte. Immédiatement, certains articles du projet de loi perçus comme anticonstitutionnels, sont mis en avant. Le gouvernement est accusé de vouloirfavoriser la privatisation du bien public. Ce projet suscite donc des mobilisations de milliers d'indigènes, organisées par la CONAIE et Ecuarunari, qui entraînent le blocage des routes principales et des grèves en faveur de la reconnaissance d'une gestion communautaire de l'eau. Des violences entre force de l'ordre et indiens éclatent, laissant dès les premières manifestations, un indigène mort etquarante policiers blessés. C'était le 30 septembre 2009.
Le rôle des médias apparait d'autant plus crucial que ce débat est polémique. Des enjeux implicites entourent cette loi. D’une part la reconnaissance en tant que force politique réclamée par les indiens. D'autre part la prudence que se doit d'adopter le président, sachant que deux de ses prédécesseurs ont étés destitués par lamobilisation de mouvements sociaux indigènes.
La sélection des documents analysé a été aiguillé par les differents contrats de lecture et genre rédactionnel qui ont une incidence sur le débat public. Nous les avons tous choisis dans la semaine suivant le décès d'un manifestant. Notre choix s'est porté sur un reportage vidéo et une chronique d'opinion à diffusion nationale, puis sur un article à portéeinternationale.
Le premier document est un reportage vidéo (4min32) de « TV Ecuador », réalisé par Marcos Villamar, et diffusé le 4 octobre 2009. Il a pour titre « Manifestaciones indigenas por el derecho al agua en el Ecuador ». Émission a grande audience diffusée tous les dimanches en Équateur. Produite à Mexico par « La Television », elle est spécialisée dans des reportages d'actualité toutpublic. [1]Le deuxième, « No es solo el agua », a été publié le 6 octobre 2009. Il est issus del « Universo », quotidien libéral national détenant la plus grande diffusion en Équateur, (avec « El Comercio »). Écrit par le chroniqueur Hernán Pérez Loose, ancien conseiller (1982-1984) et procureur de la république d‘ Equateur(1979-1980). Il est spécialiste dans des affaires impliquant le secteur privé etpublic.[2]
Enfin, le dernier article est issu de « El Pais », quotidien de centre gauche espagnol, à diffusion majoritaire dans le pays. L’article intitulé « Muere un indígena durante una protesta en la Amazonia ecuatoriana » est daté du 1er octobre 2009. Il est issu de la quatrième agence de presse au niveau planétaire, l’EFE, détenue par l'État espagnol. Ce pays compte 30% d'immigréslatino-américains, dont la moitié sont équatoriens.[3]
De quelle manière les médias traitent une manifestation contre un projet de loi sur l’eau, impliquant des enjeux politique, sociaux et économique ?
La présentation de l’évènement par un média n’est jamais neutre, laissant apparaitre l’opinion du journaliste qui s’appuie sur le support rédactionnel. Par ailleurs, le traitement des enjeux et la...