La Justice Effectice - Montesquieu

Páginas: 35 (8581 palabras) Publicado: 5 de diciembre de 2012
Montesquieu: la réalité de la justice
La justice est un rapport de convenance, qui se trouve réellement entre deux choses ; ce rapport est toujours le même ; quelque être qui le considère, soit que ce soit Dieu, soit que ce soit un Ange, ou enfin que ce soit un homme.
Il est vrai que les hommes ne voient pas toujours ces rapports ; souvent même lorsqu’ils les voient, ils s’en éloignent, et leurintérêt est toujours ce qu’ils voient le mieux. La justice élève la voix ; mais elle a peine à se faire entendre dans le tumulte des passions. Les hommes peuvent faire des injustices, parce qu’ils ont intérêt de les faire, et qu’ils préfèrent leur propre satisfaction à celle des autres. C’est toujours par un retour sur eux-mêmes qu’ils agissent : nul n’est mauvais gratuitement. Il faut qu’il yait une raison qui détermine et cette raison est toujours une raison d’intérêt. Mais il n’est pas possible que Dieu fasse rien d’injuste ; dès qu’on suppose qu’il voit la justice, il faut nécessairement qu’il la suive : car comme il n’a besoin de rien et qu’il se suffit à lui-même, il serait le plus méchant de tous les êtres, puisqu’il serait sans intérêt. Ainsi, quand il n’y aurait pas de Dieu,nous devrions toujours aimer la justice ; c’est à dire faire nos efforts pour ressembler à cet être dont nous avons une si belle idée, et qui, s’il existait, serait nécessairement juste. Montesquieu
Le texte qui nous est proposé porte sur la justice. La justice appartient bien sûr au domaine politique. La justice en effet, c’est d’abord la législation qui réglemente la vie de la communauté, la viede la cité, c’est-à-dire de la communauté considérée du point de vue de son gouvernement, de son autorité, des normes de son existence et de son action. Ces normes, ce sont les fins assignées à la vie humaine, et par conséquent le type d’homme qui, dans cette communauté, est un modèle pour les autres. Mais la justice, c’est aussi l’établissement de la législation la meilleure ; en d’autres termes,la justice, ce n’est pas seulement les lois et l’obéissance aux lois existantes dans une communauté donnée, la justice est également et surtout l’idée de justice, cette norme théorique à partir de laquelle l’homme théorique peut juger de la justice instituée, à partir de laquelle également le législateur prudent établira ses lois. Mais la justice, c’est enfin et peut-être surtout la justice deDieu, la justice de ses décisions, aussi bien dans cette vie qu’après notre mort. Quel est donc le domaine d’un texte qui porte sur la justice ? Le domaine politique sans aucun doute, la justice étant un autre nom du bien commun. Mais aussi, le domaine politique, surtout lorsqu’il est question de la question politique par excellence, de la question de la justice, apparaît comme empiétant et commedébouchant sur d’autres domaines, voire comme une manière de se représenter « toutes choses », c’est-à-dire comme une manière de penser la totalité. La philosophie politique est philosophie.
Quelle est la thèse de ce texte ? Et n’y en a t-il pas plusieurs ? Le texte se compose de deux paragraphes. Le premier, assez bref, semble une espèce de définition de la justice. Le second serait-il uneargumentation venant à l’appui de cette « définition » ? Il ne le semble pas. En effet, dans ce second paragraphe, Montesquieu ne parle plus de la justice, mais de la manière dont les hommes s’y rapportent, et de la manière dont Dieu s’y rapporte ; et il conclut que quand bien même Dieu n’existerait pas, nous devrions cependant aimer la justice, et qu’aimer la justice consiste justement à devenir aussisemblable que possible à ce Dieu qui peut-être n’existe pas. Cette éventualité de la non existence de Dieu est intéressante en elle-même, non pas en tant que telle (parier sur la non existence de Dieu est bien moins raisonnable que le contraire, cf. Pascal, Pensées, Brunschvicg 233, Lafuma 343 ), mais dans la mesure où Montesquieu semble de cette manière, c’est-à-dire en paraissant ne pas invoquer...
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