La nostalgie camarade
Pour de nombreuses personnes ayant vécu au sein de l’URSS, le virage amorcé au début des années 90, qui marque l’indépendance des Républiques Socialistes Soviétiques, n’estpas synonyme d’euphorie. Loin de là. Retour sur cette nostalgie d’un passé soviétique à travers le témoignage d’une professeur de français ukrainienne.
Les années sous le joug de l’Union Soviétiqueapparaissent encore sous un jour positif et bienveillant pour beaucoup de citoyens ex-soviétiques. Au-delà des privatisations, l’image qu’en garde une certaine partie de la population est celle d’uneépoque où l’existence était facile et finalement heureuse. Cette nostalgie peut surprendre bon nombre d’observateurs occidentaux au vue de la situation dans laquelle baignaient ces Républiques. Maisce passé prend une toute autre dimension de la part des acteurs même de cette période. Pour des personnes âgées aujourd’hui d’une quarantaine d’années, l’époque soviétique renvoie à leurs vingt ans, àleur jeunesse révolue et non à un contexte politique mouvementé. C’est par ce prisme singulier qu’une nostalgie de l’ère soviétique resurgit parmi une frange de la population ukrainienne.
Olga,38 ans, professeur de français à l’Université Nationale et à l’Alliance Française de Dniepropetrovsk, ville de l’est de l’Ukraine, porte ainsi un regard plutôt mélancolique sur les années Gorbatchev.Un grand sourire s’esquisse sur son visage quand elle se remémore certains souvenirs de son enfance. Elle fut pionnière*, participa aux camps d’été pour la jeunesse communiste et, de son regardd’enfant, ne vit rien de l’instrumentalisation dont elle fut l’objet par l’Etat. Cette naïveté imputable à son jeune âge a pourtant perduré bien au-delà de l’adolescence. Comme tout protagoniste d’une histoirequi le dépasse, Olga a mis de longues années à pouvoir porter un regard critique sur son passé et les agissements de la classe politique de l’époque. Il aura fallu bien des discussions avec des...
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