Le Culte Moderne
Conserver et protéger ce que nous appelons les monuments historiques apparaît aujourd'hui comme un dogme de valeur universelle. Mais il n'en a pas toujours été ainsi - l'idée n'apparaît pleinement qu'au XIXe siècle - et, encore à l'heure actuelle, les critères et objectifs de cette préservation sont loin d'être clairs. Dans une analyse magistrale, qui demeure inégalée, Aloïs Riegl(1858-1905), un des fondateurs de l'histoire de l'art contemporaine, démonte le concept de monument historique, révèle les valeurs conflictuelles sur lesquelles il repose, et les solutions contradictoires que ce conflit peut commander - par exemple, restaurer ou laisser s'user.
Les humanistes et les artistes du Quattrocento, qui ont constitué l’Antiquité en objet historique et l’art endiscipline autonome, étaient corrélativement conduits à valoriser et à protéger les restes antiques.
Afin de mener à bien la restauration de Rome projetée par Nicolas V, et développe dans le De re aedificatoria une grande règle de conservation des édifices anciens, inspirée à la fois pas l’intérêt historique pour l’Antiquité et la valeur esthétique attribuée à l’architecture gréco-romaine.
Rieglavait posé que l’œuvre d’art doit être considérée comme un document historique, et analysée de manier analogue.
LES VALEURS MONUMENTALES ET LEUR EVOLUTION HISTORIQUE.
Le premier c’est savoir et comprendre c’est pourquoi nous commencerons par étudier ce que l’on a entendu jusqu’ici par « monuments artistiques et historiques ».
On commence par la définition communément admise, est œuvre d’arttoute œuvre humaine tangible et visible, ou bien audible, présent une valeur artistique. Et on appelle monument historique toute œuvre analogue qui possède une valeur historique.
Nous devons répondre d’abord a ses questions :
* Qu’est-ce que la valeur artistique ?
* Qu’est-ce que la valeur historique ?
Qu’est-ce que la valeur historique, est manifestement la plus étendue, nous appelonshistorique tout ce qui a été, et n’est plus aujourd’hui.
Pour nous aujourd’hui, toute activité humaine ou toute destinée dont il nous reste un témoignage peuvent prétendre à une valeur historique : au fond, chaque événement historique est irremplaçable. Ce témoignage peut être un monument écrit dont la lecture éveille diverses représentations dans notre conscience, ou un monument d’art dont lecontenu est perçu immédiatement par nos sens.
Il est important de bien voir que tout monument de l’art sans exception, est simultanément un monument historique, dans la mesure où il représente un stade déterminé dans l’évolution des arts plastiques, dont il n’est pas possible de trouver, au sens strict, un équivalent.
Le monument artistique, est donc, en réalité, un «un monument de l’histoire del’art » ; et sa valeur, considérée de ce point de vue, est moins « artistique » qu’ « historique ». il en résulte que la distinction entre monuments artistiques et monuments historiques est non pertinente, les premiers étant inclus dans les derniers et se confondant avec eux.
A côté de la valeur pour l’histoire de l’art que possèdent à nos yeux toutes les œuvres d’art (monuments) anciennes,sans exception, il existe manifestement une valeur purement artistique, indépendante de la place qu’occupe l’œuvre dans le développement de l’histoire.
Cette valeur d’art est-elle donnée objectivement dans le passé, au même titre que la valeur historique, et constitue-t-elle ainsi un élément essentiel du concept de monument, indépendant de sa dimension historique ? Ou est-elle une inventionsubjective du spectateur moderne, changeant au gré de sa faveur, et qui n’aurait donc pas sa place dans le concept de monument en tant qu’œuvre dotée d’une valeur de remémoration ?
Depuis la Renaissance, la valeur historique fut reconnue pour la première fois, et jusqu’au XIX siècle, la thèse a prévalu selon laquelle il existerait un canon artistique intangible, un idéal artistique objectif et...
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