Le Mythe Du Bon Sauvage
« Il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage. » Montaigne
Le mythe du bon sauvage s’est créé suite à la découverte de l’Amérique. Il s’agit de l’idéalisation des hommes vivant en contact avec la nature. Il répond, entre autres, aux recherches de nouvelles valeursdu XVIIIe siècle ainsi qu’à son débat opposant « nature » et « culture ».
Associé à la période où paix et bonheur étaient assurés par une Nature bienveillante, voilà ce que propose le mythe du bon sauvage. En effet, qu’est-ce qu’un « mythe »? Mais surtout, qu’est-ce qu’un «bon sauvage» ? Les réponses à ces questions nous permettront de mieux comprendre cette utopie des Lumières.
Chez lespeuples anciens, le mythe a pour fonction d’expliquer les origines du monde. Ce type de récit, qui présente des personnages symboliques, servira aussi à mieux raconter la vie des hommes et à mieux rêver d’un ailleurs pour fuir la réalité.
Au XVIIIe siècle, des philosophes tels que Diderot, Voltaire et Rousseau ont cherché non seulement à critiquer la colonisation des Européens en Amérique, mais aussiles idées de progrès qu’il y avait à l’époque.
* Reprise de la problématique, mais avec l’idée de la nature humaine : pureté et harmonie d’un développement naturel, critique de la société et donc, possibilité de bonheur.
Inspiré des nombreux récits de voyages de Colomb, Magellan, ou encore Gama (du XVIe et XVIIe siècle), ils essayent de suivre la tradition humaniste de la Renaissance. Ilsdécrivent à travers ses récits de nouveau modèles d’hommes et de sociétés. Ils comparent leur monde à celui des indigènes tahitiens ou brésiliens. Ils critiquaient les européens qui se croyaient supérieures.
Ces auteurs se donnent pour mission de civiliser le Nouveau Monde.
Ce Nouveau Monde, que l’on décrit comme pur, sera bien sûr une représentation imaginée et amplifiée de la réalité.
Lemythe est lié à deux grands courants de pensée critique : l’humaniste (XVIe) et les Lumières (XVIIIe).
La reconnaissance de nouvelles formes d’existence sociale est au centre du débat sur les soi-disant « sauvages ». Peu à peu on s’aperçoit que les Indiens n’ont rien à envier aux Européens et on est partagé entre admiration et culpabilité. Pour les Européens, les peuples indiens sont barbares et noncivilisés.
Un débat est donc mit en place, puisqu’ils sont plus proches de la nature, leurs mœurs ne sont-elles pas plus pures ? Les « barbares » ne seraient pas plutôt les Européens qui les détruisent.
L’humanisme (XVIe siècle), au sens large, est toute philosophie centrée sur l’homme, sa situation dans l’Univers, sa destiné. Au sens littéraire, il s’agit d’un courant de pensées qui sousl’influence de l’Italie, exalte les qualités de l’homme, prône le retour aux textes antiques. Les humanistes adoptent donc les valeurs morales et intellectuelles de l’antiquité.
* Montaigne est l’un des derniers représentants de cet esprit humaniste vers la fin du XVIe siècle.
Les Lumières (XVIIIe siècle), est l’opposition entre la philosophie et la religion. Les penseurs tiennent la religionpour responsable de l’ignorance et l’aveuglement des hommes. C’est une époque de fortes censures. Les écrivains croient dans le pouvoir de la raison humaine. Les idées défendues sont les suivantes : la liberté, la raison, la tolérance, l’égalité.
* Auteurs les plus importants : Diderot, Voltaire, Montesquieu et Rousseau
Voici quelques auteurs très importants qui symbolisent le mouvement du« mythe du bon sauvage ».
Tout d’abord on a Montaigne (1533-1592). Il reçu une formation intellectuelle et humaniste. Dans son œuvre, Les Essais, l’auteur arrive aux conclusions suivantes, l’homme européen s’est éloigné de la Nature. Il pense aussi que l’homme est un microcosme. Dans ces textes, l’écrivain inaugure un mode de penser neuf : il faut faire confiance à sa propre raison pour...
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