Le siècle des lumières
Quand le régent meurt en 1723, Louis XV règne personnellement. Jusqu'en 1743, il s'appuie sur un premier ministre Fleury, son ancien précepteur en qui il a toute confiance. Sous son règne, la Frances'agrandit. En 1735, la Lorraine, principauté souveraine, plusieurs fois occupée par la France, est donnée à Stanislas Leszczyński, roi malheureux, chassé du trône de Pologne par les Russes et les Autrichiens, et beau-père de Louis XV. À sa mort en 1766, elle entre dans le domaine royal. La Corse est cédée par la République de Gênes en 1768. Auparavant en 1762, la région des Dombes avait, elle aussi,rejoint le domaine. Pendant son règne, Louis XV refuse plusieurs fois les propositions qui lui sont faites d'annexer les Pays-Bas autrichiens (la Belgique actuelle) en échange de son alliance ou de sa neutralité, sans que les historiens en comprennent bien la raison[33]. En perdant la guerre de Sept Ans (1756-1763), la France perd son importance politique d'outre-mer, notamment en Amérique (pertedu Canada) et en Inde (où elle ne conserve que Yanaon, Chandernagor, Karikal, Mahé et Pondichéry) en cédant ses territoires à la rivale Grande-Bretagne par le traité de Paris de 1763.
Le règne de Louis XV est très brillant sur le plan culturel, avec l'apparition des philosophes des Lumières tels Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Diderot et D'Alembert. Le plus grand problème de l'État est alorsle déficit budgétaire chronique qui conduit à rendre le roi dépendant des financiers et des manieurs d'argent. Autre source de paralysie des systèmes de gouvernement, l'opposition des parlements, se posant en défenseur des lois du royaume et en contre-pouvoir. S'opposant à toute tentative de réformes du royaume, elle contribue à la crise de la monarchie absolue sous le règne de Louis XVI.
Sousles règnes de Louis XV et de Louis XVI, est entreprise une politique de simplification et de régularisation des frontières. Il s'agit de procéder à des échanges de places avancées avec les États voisins pour éviter les enclaves aussi bien françaises en dehors des frontières qu'étrangères à l'intérieur du territoire. En 1789, il n'existe plus que trois enclaves étrangères en territoire français,Avignon et le Comtat qui appartiennent au pape, la principauté de Montbéliard et la République de Mulhouse[33]. C'est d'ailleurs au XVIIIe siècle que se forge la théorie des frontières naturelles de la France. Un mémoire adressé au roi précise : « La France effectivement doit se tenir bornée par le Rhin et ne songer jamais à faire aucune conquête en Allemagne. Si elle se faisait une loi de ne pointpasser cette barrière et les autres que la naturel lui a prescrites du côte de l'occident et du midi : mer céane, Pyrénées, mer Méditerranée, Alpes, Meuse et Rhin, elle deviendrait alors l'arbitre de l'Europe et serait en état de maintenir la paix au lieu de la troubler. »[34] Le refus de Louis XV d'annexer les Pays-Bas autrichiens montre que cette idée n'est pas, à ce moment, la doctrine...
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