Les pensées de pascal
En effet, pour Pascal, le divertissement nous détourne de nos misères. Mais, c’estd’autant plus inutile car, paradoxalement, le divertissement est la plus grande de nos misères. Vouloir échapper à sa condition humaine, c’est vouloir se sentir supérieur, égal à une entité divine et chercher le bonheur là où il ne l’est pas « notre instinct nous fait sentir qu’il faut chercher le bonheur hors de nous » (fr.133). C’est finalement renier sa condition, se renier soi-même dans sonpropre égoïsme. Nous pouvons résumer tout cela par cette phrase « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre » (fr.126).
Pascal pose comme postulat que la quête de tout homme est le bonheur : "Tous les hommes cherchent d'être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient, ils tendent tous àce but"(fr.138). Pourtant, l’homme reste toujours insatisfait du présent, l’expérience l’énerve et il est accablé de malheurs qui le conduit plus près de la mort. « Qu’est ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance sinon qu’" il y a eu autrefois dans l'homme un véritable bonheur », « sa première nature »(fr.126). Donc, depuis sa chute, l'homme cherche désespérément à retrouver cetétat de félicité qu’il connaissait avant " Vous n'êtes plus maintenant dans l'état où je vous ai formés. J'ai créé l'homme sain, innocent, parfait ; je l'ai rempli de lumière et d'intelligence ; je lui ai communiqué ma gloire et mes merveilles" (fr.139). Mais pourquoi ne l’a-t-il plus ? Il désirait donc quelque part ne plus l’avoir. Mais pourquoi l’homme est-il alors malheureux ?
Pour Pascal laréponse est simple : c'est à cause du péché originel : "il a voulu se rendre centre de lui-même et indépendant de mon secours. Il s'est soustrait de ma domination et s'égalant à moi par le désir de trouver se félicité en lui-même, je l'ai abandonné à lui." (Fg 139) L'homme a voulu être le centre de lui-même, et se détacher de tout ce qui le subordonnait à une force supérieure. Il a cru que lebonheur était de son fait et s'est détaché de toute véritable aspiration spirituelle, pour ne s'attacher qu'aux bassesses terrestres. Et même si l'homme trouve injuste de payer encore la faute d'Adam, il ne peut que se soumettre à la justice divine.
De plus, l'homme est mortel, " Le dernier acte est sanglant quelque belle que soit la comédie en tout le reste. On jette enfin de la terre sur la tête eten voilà pour jamais" (Fg 154) ce qui en soit ne constitue un motif de se réjouir. C'est pourquoi s'empêche-t-il d'y penser (voir ce qui a été dit sur le divertissement). En établissant cela, Pascal ne fait que montrer notre bassesse, mais pourquoi ? Qu’est-ce que cela lui permet de faire ? Si ce n’est l’analyse de notre condition. L'homme est donc incapable d'atteindre le bonheur par...
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