Les réseaux sociaux
« La prodigieuse complexité de notre monde nous cache le simple dessein de l’homme qui reste permanent. »
Jacques Ellul, Sans feu ni lieu
Les réseaux sociaux, ensembles d’entités sociales (individus ou organisations) reliés entre elles et interagissant les unes avec les autres, constituent un principe clefde la vie en société et des structures relationnelles. Avec l’apparition d’Internet et plus singulièrement par le biais du Web 2.0 les réseaux sociaux ont évoluées au début des années 2000, au point de devenir un aspect fondamental de notre société actuelle. En effet leur ampleur et leur popularité ont fait de leur utilisation un phénomène sociétal incontournable. Mark Zuckerberg annonçait enjuillet 2010 que son site de réseautage social Facebook compterait un demi-milliard d'utilisateurs actifs, MySpace a obtenu en 2006 un plus haut taux de pages visitées que le moteur de recherches Google… La place prise par les réseaux sociaux dans la vie quotidienne est telle qu’elle en est devenue aujourd’hui sujet à controverse et polémique.
Nous essaierons ici d’expliquer cet engouement enplusieurs étapes, premièrement par une modeste étude des besoins de la société actuelle et des origines de ceux-ci auxquels les réseaux sociaux se proposent comme solution, en seconde partie nous étudieront, en prenant comme sujet d’exemple le site Facebook, quels sont les procédés utilisés par les réseaux sociaux pour répondre aux besoins des individus.
Le désir d’existence, le désir d’appartenance.Prenons comme point de départ la pyramide des besoins de Maslow, et plus précisément du haut de cette pyramide où il est parlé de besoin de reconnaissance sociale, du besoin de réalisation personnelle.
Il nous vient ce premier postulat : les individus ont comme besoins communs : d’une part de se savoir exister que nous nommerons ici le « désir d’existence », d’autre part de se savoirappartenir à un groupe et de communiquer avec lui, que nous nommerons le « désir d’appartenance ».
Ces deux règles sont vérifiables au regard d’exemples concrets : les sacs East Pack et les chaussures Converse, deux produits qui ont fondés leur succès sur l’association de ce double désir des consommateurs. D’une part l’uniformisation d’un produit comme code vestimentaire distinct à un groupe d’individus(désir de appartenance), et d’autre part, une personnalisation de ce produit comme reflet de la personnalité du consommateur (désir d’existence).
Il nous apparaît donc que ces deux règles sont directrices des désirs des individus.
« la métropole n’est pas seulement perçue comme le symptôme de la modernité, mais tout autant comme le facteur de modernisation des formes de sociabilité. »Philippe Simay, Capitales de la modernité, Walter Benjamin et la ville
Nous choisirons la vie en société urbaine comme sujet pour étudier ces deux points, estimant qu’elle est un reflet remarquable de la société générale actuelle, d’autant que c’est précisément dans ce milieu que sont nés les nouveaux réseaux sociaux dont nous allons parler. Nous laisserons au lecteur le loisir de critiquer ce choixarbitraire.
Le désir d’existence.
Il est un lieu commun de penser la ville comme favorisant l’anonymat… Sans vouloir faire un réquisitoire ou un plaidoyer de la ville, il nous vient naturellement qu’il est difficile de se différencier, d’avoir son identité propre dans une société urbaine dont l’influence tend à une uniformisation de masse. En d’autres termes, tout citadin se transforme,dès qu'il emprunte une rue, en individu anonyme; il se perd dans la foule. La ville induit une certaine civilité, une dissimulation de soi ; elle nous incite au port d’un masque de conformité qui atténue notre personnalité. De là vient un désir latent d’existence et de reconnaissance, chez les citadins. Le désir d’une réalisation de soi même, d’une différenciation de sa personnalité vis-à-vis de...
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