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Le concept de Responsabilité Sociale de l'Entreprise (RSE) - exemple du Groupe Danone


Les entreprises ont longtemps estimé que leur performance et leur pérennité étaient le résultat de leurs investissements financiers. Le culte de l’actionnariat et de la recherche exponentielle de bénéfices occupait une place importante. Or la crise financière que nous vivons actuellement démontre leslimites de ce type de raisonnement. Aujourd’hui, les entreprises ne doivent pas seulement compter sur leur rentabilité financière, elles doivent aussi prendre en compte les évolutions de leur environnement. Les préoccupations sociales, environnementales et économiques de leurs activités nécessitent désormais d’être au cœur de leurs politiques que ce soit au niveau de leurs activités ou de leursinterdépendances avec les parties prenantes (salariés, actionnaires, fournisseurs, clients et la société). Elles sont responsables de leurs actes vis-à-vis des acteurs de leur environnement. Les entreprises multinationales affichent leur volonté d’assumer cette responsabilité, malgré les enjeux qu’elle suscite entre ses dimensions nationales et mondiales.

Le concept de Responsabilité Sociale desEntreprises (RSE) est intrinsèquement lié au développement durable. Il tend à aiguiller les entreprises sur la manière dont elles doivent adapter leur système de gestion en prenant en compte les parties prenantes, ainsi que les règles d’éthique à respecter. La Commission européenne a défini la RSE de la façon suivante : « L’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales etenvironnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes » [1][1]. Cette définition, et en particulier l’aspect volontaire de la RSE, a suscité de vives réactions de la part des entreprises et des syndicats. Les entreprises estiment qu’il n’existe pas de solutions « universelles convenant à tous », surtout pour les PME, car il serait contre-productif deréglementer la RSE au niveau de l’Union européenne. Elle doit être régie par les lois du marché. Pour les syndicats, l’aspect volontaire ne suffit pas à protéger les salariés et les droits des citoyens, car les entreprises ne peuvent unilatéralement définir les mesures qu’elles souhaitent prendre. Les parties prenantes doivent elles aussi être impliquées.

Les entreprises ont donc conscience del’importance de la RSE, mais elles ne peuvent pas pour autant perdre de vue leur rentabilité financière. Comment les multinationales affrontent-elles ce concept face aux parties prenantes ? L’Union européenne est-elle une ressource ou un obstacle à la mise en œuvre de la politique RSE des entreprises internationales ?

Afin de répondre à cette problématique, nous nous appuierons sur l’exemple duGroupe Danone. Nous verrons dans un premier temps quel rôle ce groupe souhaite-t-il jouer au sein de la société. Ensuite, nous découvrirons comment Danone aborde le dialogue avec les parties prenantes. Enfin, nous expliquerons en quoi L’Union européenne peut être un atout pour faire vivre la conception de l’entreprise.



I/ Le rôle de Danone dans la société


Danone est un groupeagroalimentaire international qui est engagé depuis 1971 dans un double projet : « le développement des hommes et celui de l’entreprise doivent être pris comme un seul et même but »[2][2]. La RSE est devenue une des valeurs primordiales de ce groupe.


I.I/ La vision du groupe


Franck RIBOUD (PDG du groupe) présente Danone comme un groupe international conscient de l’importance desenjeux de la RSE. Il promeut l’engagement de cette entreprise envers son « écosystème », c’est-à-dire son environnement économique et social, que ce soit au niveau local comme au niveau mondial. La RSE est au cœur de leur activité économique, elle en est même un fondement. C’est en interne et en externe que Danone diffuse sa politique sociale et humaine.


En interne, Danone a déployé...