Proyecto De Maestria - Pastoral Indigena

Yoann Winkelmuller
yoann_wink@yahoo.fr

Projet pour un master 2 recherche en anthropologie sociale

Prêtrise indigène, médiation du sacré et innovations religieuses dans une communauté indigène du Mexique. La 'pastorale indigène' et ses implications dans la liturgie et les pratiques dévotionnelles d'une communauté.

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J'ai travaillé en master 1 sur des groupes de prière charismatiqueslyonnais, catholiques et protestants. Je me suis appuyé sur Albert Piette, et d'autres auteurs, pour centrer mon étude sur la question de la médiation du sacré, et son expérience sensible. J'ai tenté d'éclaircir les termes utilisés sur le terrain pour décrire l’expérience religieuse fondamentale chez les charismatiques : le 'baptême dans l'Esprit', tout en essayant de comprendre la place de cetteexpérience dans la vie sociale des acteurs, et dans leur parcours. Je décrivais aussi les logiques d'organisation de ces groupes de prière, leurs rapports avec l’Église catholique, leur organisation et maillage à l'échelle locale.
Je souhaite pour ce master 2 garder les lignes fortes de ce master 1 (l'étude de l’expérience religieuse, de l'implication des acteurs, la médiation, le commerce avecle divin) en l'appliquant à un cas mexicain. La 'pastorale indigène' est un mouvement au sein de l’Église catholique qui vise à repenser et dynamiser l'évangélisation et la liturgie dans les communautés indigènes, sa vigueur au Mexique m'a semblé une entrée excellente, puisqu'elle met en scène des acteurs d’Église (qu'ils soient indigènes ou métis) autant que les communautés elles-mêmes, et leurspratiques religieuses populaires et traditionnelles.

Avant d'aborder les questions de méthodologie et la problématique, nous aimerions poser quelques points de contexte, d'une part concernant les populations qui nous intéressent - une communauté indigène en zone rurale, dans le centre (États du Guerrero, de Puebla ou de Veracruz), ou dans le sud du Mexique (Oaxaca et Chiapas) -, et d'autrepart sur le mouvement de la pastorale indigène.

Communautés indigènes des zones rurales du centre et du sud du Mexique

Nous n'avons pas encore arrêtés notre choix concernant la région et le municipe qui nous intéresse : cela nous a semblé prématuré, puisque nous n'avons jamais fait de terrain au Mexique, il nous a semblé plus logique de laisser ouvert le choix final, tout en précisant etdélimitant des possibilités limitées.

Le Mexique se divise en États, eux-mêmes divisés en municipes, chaque municipe comprenant un certain nombre de 'localités'. Les municipes rattachent les localités à la société nationale, puisqu'ils sont gouvernés selon le système des partis politiques, tandis qu'au niveau plus local, des formes d'organisation politiques traditionnelles structurent laparticipation de chacun à la communauté : il s'agit du système des charges, 'cargos', qui est un marqueur fort de l'identité ethnique au Mexique, même si il a été introduit lors de la conquête[1]. Les membres de cette communauté occupent durant leur vie divers postes au sein de ce système, pour des durées variables (souvent une ou quelques années), alternativement religieux et politiques, ce qui les mène às'engager (financièrement et pragmatiquement) au service de la communauté, en retour de quoi ils reçoivent considération et prestige, acquièrent de l'influence et des responsabilités. Dans certains cas, ce fonctionnement est parfois généralisé au niveau du municipe et remplace le système des partis politiques, mais dans la plupart des municipes les deux systèmes se croisent et coexistent. Il fautencore citer le cas particulier des 'municipes autonomes' : un ensemble de localités décident de former un municipe, même si l’État ne les reconnaît pas, et rejette l'intrusion de ce dernier dans sa gestion.[2]

Le système des charges est traditionnellement entendu par les anthropologues comme outil d'harmonisation, d'organisation sociale et de redistribution des richesses (influence de...