Un Despotismo Suave

Commentaire de texte : « Un despotisme doux » (page 369)

Nous vivons de plus en plus longtemps dans un monde de plus en plus sûr. Nous profitons de plus en plus de loisirs. Mais ce monde meilleurne cache-t-il pas une certaine aliénation de la société?
Dans cet extrait de La démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville, historien et philosophe français du XVIIIe siècle, traite del'opposition entre bonheur et liberté. Il parle du premier en tant que « bonheur d'Etat », c'est-à-dire que un bonheur à travers lequel l'Etat cherche à contrôler ses citoyens. L’auteur montre que l’évolution dela société conduit à l’apparition d’une nouvelle forme de despotisme.
Mais comment ce nouveau despotisme se manifeste-t-il ? En obtenant le bonheur de l’Etat, l’homme ne se prive-t-il pas de saliberté ?
Nous analyserons ce texte en deux parties : tout d'abord, nous verrons les caractéristiques de ces « nouveaux citoyens » selon Tocqueville, puis nous étudierons ce « despotisme du futur ».Tocqueville précise tout d’abord que ce n'est qu'une spéculation philosophique et intellectuelle (« Je veux imaginer »), voire même une projection dans l’avenir. Il parle d'une nouvelle société oùtout s'égalise et où prédomine la quête du bonheur, qui devient alors le sentiment « suprême ». Cependant, ce bonheur pourrait presque être qualifié de faux, ce n’est en tout cas pas du tout un bonheurnoble constitué de sentiments de justice ou de liberté, par exemple, mais uniquement des « petits et vulgaires plaisirs ».
Le philosophe présente cette nouvelle société comme une société des masses.L’égalité ne prend plus le sens élevé d’équité mais plutôt celui d’uniformisation. C’est même paradoxal : cette société des masses unifie les hommes, en ce qu’elle supprime les différences qui rendentchacun unique, tout en les isolant (« il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et il ne les sent point »). Chaque homme n’est plus qu’un vulgaire individu, peut-être même un...