Vulnérabilité et résilience assistée

I.E.D.
UNIVERSITE PARIS 8

LICENCE DE PSYCHOLOGIE 3ème année

QUESTION DE SPECIALITE : PSYCHOLOGIE CLINIQUE



« A l’aube des concepts de vulnérabilité et de résilience assistée, commentez cette phrase de Sénèque : « Tous les hommes ne sont pas vulnérables de la même façon ; aussi faut-il connaître son point faible pour le protéger davantage. » (De la colère) 






Annéeuniversitaire : 2007/2008
Enseignante : M. L. Perrotin
Etudiante : Aurore San Román
C/ Alcalde Sainz de Baranda nº 58 7º-Izq.
28009 Madrid (Espagne)
Nº étudiante : 219238
219238@foad.iedparis8.net

Sénèque, dramaturge et homme d’état romain du premier siècle de l’ère chrétienne, fut également considéré comme philosophe influencé par l’école stoïcienne et connu pour ses œuvres à caractèremoraliste. L’idéal promu par ce courant philosophique étant la capacité d’étouffer toute passion pour agir sous la dictée de la raison jusqu’à l’apathie absolue, il renvoie à une certaine idée de force intérieure et de maîtrise sur la propre sensibilité que l’on peut rapprocher au concept actuel de résilience. Or, chacun de nous, pour diverses raisons, affrontons différemment des évènements de viepotentiellement déstabilisants, qui pour certains seront source d’enrichissement personnel, tandis que pour d’autres ils seront la cause directe d’une souffrance pathologique ou d’un comportement inadapté. C’est en ce sens que Sénèque déclare que « tous les hommes ne sont pas vulnérables de la même façon ». Dans une première partie nous examinerons en quoi consiste cette différence de vulnérabilitéet quels sont les facteurs l’influençant négativement ou permettant de la prédire.
Puis dans une deuxième partie, on s’intéressera au contraire au concept de résilience et plus précisément aux facteurs pouvant exercer un effet positif sur la vulnérabilité des individus. Enfin, nous développerons dans une troisième partie la nouvelle orientation que pourrait prendre la prévention enpsychopathologie avec le concept de « résilience assistée ».

Tout le monde peut développer des problèmes plus ou moins généralisés après un évènement violent et traumatique. On ne peut pas savoir à l’avance comment on réagira face à un évènement : bien ou mal, activement passivement, de manière raisonnable ou non… La sévérité, l’intensité et la durée de l’événement ainsi que la menace de mort dérivéede celui-ci sont des responsables directs de l’apparition postérieure de troubles psychopathologiques et de leur gravité.
Cependant, selon les recherches réalisées, il semblerait que les personnes ayant du affronter des difficultés d’intensité moyenne au cours de leur vie, tolèrent et contrôlent mieux le stress dérivé d’un évènement traumatique. Au contraire, les personnes qui n’ont jamaissouffert d’évènements de vie déstabilisants et qui ont été élevé dans un contexte plutôt protecteur présentent une certaine vulnérabilité et ont plus de risque de développer un stress post traumatique. Il en serait de même pour les personnes ayant vécu des traumatismes graves et prolongés durant leur enfance. Cette notion de vulnérabilité fait référence à une certaine forme de fragilité, à une moindrecapacité de résistance, à une plus grande sensibilité à l’adversité. Certains facteurs de risque présents ou ayant agi précédemment augmenteraient la vulnérabilité, c’est pourquoi selon Sénèque il convient à chacun de les connaître : Ce sont des éléments qui bien qu’à eux seuls ne peuvent provoquer une pathologie, sont susceptibles d’en augmenter le risque d’en souffrir. Leur manipulation oumodification change la probabilité d’apparition du trouble. Ces facteurs de risque peuvent être d’ordre génétique, biologique, environnemental et social et interagissent entre eux : ils peuvent exister par procuration, ou bien se recouvrir partiellement ou bien être des facteurs de risque indépendants. Mais ils peuvent être aussi médiateurs ou également modérateurs les uns des autres.
Il existe...