L’homéopathie entre intégration et contestation

Fiche de lecture de l’article:
O. Faure, 2002, L’homéopathie entre intégration et contestation, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°143, p.88-96.

1. L’Auteur
Olivier Faure est professeur d’histoire contemporaine à l’université Jean-Moulin Lyon III, membre du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA, UMR 5190), équipe RESEA (Religion, sociétés et acculturation).Ses principaux thèmes de recherche sont l'histoire de la médecine et des pratiques de santé, l'homéopathie et autres médecines parallèles, la protection sociale, la mutualité, la pharmacie et la consommation du médicament, les hôpitaux et les institutions closes et de répression. Entre ces principaux ouvrages nous trouvons Religion et enfermements XVIIe XXe siècles, (2005) et L'animal en politique(2005), en collaboration avec B. Delpal; La mutualité de la Loire face aux défis (2005), en collaboration avec D Dessertine et D. Nourrisson et Les nouvelles pratiques de santé XVIIIe-XXe siècles (2005), en collaboration avec P. Bourdelais. Il est aussi auteur de les articles: L'homéopathie entre contestation et intégration (2002), Léon Vannier's patients in the 1930 (2002), Health care provisionand poor relief in 19 th century provincial France (2002) et Frühe Periode der Homöopathie in Frankreich (2004).

2. Résumé:
L’homéopathie est la médecine alternative plus ancienne et plus répandue dans le public. Bien que ses principes n’ont pas de fondements scientifiques et que la efficacité de ses traitements a été critiqué, l’homéopathie est encore accepté dans le monde médical etpharmaceutique officiel avec une forte minorité de médecins que la prescrivent aux côtés des autres médicaments.
Pour quoi et comment une pratique médical très critiquée, sans fondement scientifique et avec une efficacité douteuse n’a pas disparu pendant deux siècles ? L’hypothèse de l’auteur c’est que il n’y a pas une seule homéopathie mais plusieurs pratiques individuelles qui utilisent ce nomgénérique. Les homéopathes, nous dit lui, ont joue habilement sur les registres de la contestation et de l’intégration pour s’adapter aux tendances de leur temps.
Séductions et pièges de la contestation
Pendant le XVIIIe siècle une très grande confusion régnait le savoir et la pratique médicale. Il avait différents explications sur la étiologie des maladies, dès facteurs environnementaux jusqu’auxcomportements individuels ou même les conditions de travail. Et en plus, le développement des statistiques et les observations cliniques avaient crée une ambiance de méfiance par rapport aux médecins et aux hôpitaux, accusés de multiplier les maladies.
Dedans ce contexte là, entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, une série de nouvelles théories sur les causes des maladies et les différentstraitements ont apparu comme contestation à la médecine en vigueur. Ainsi le magnétisme (Mesmer et Puységur), les sangsues (Broussais), la phrénologie (Gall) et l’homéopathie (Hahnemann) ont été des théories qui ont séduit plusieurs médecins reconnus, intellectuels et politiciens de cette époque là.
Sur la base d’un aphorisme d’Hippocrate et des observations des symptômes produits sur l’hommesain par l’ingestion d’un produit médicamenteux, Hahnemann a déduit le principe selon lequel « les semblables guérissent les semblables », à condition qu’ils soient donnés à dose très faible. Avec cette procédure l’homéopathie offrait une méthode rationnelle et invariable pour prescrire les traitements.
Cependant, la acceptation et la popularisation de cette théorie ne sont pas dues seulement àcet argument scientifique mais à un renouveau sens religieux et mystique qui a apparu après la Révolution française. Hahnemann a adopté le rôle du Messie en utilisant du style de l’Evangile. En effet, plusieurs catholiques et même religieuses ont été séduits par la doctrine et ils ont soutenu le mouvement homéopathique français.
Avec des adeptes parmi l’Église et même parmi la science, il...