De L'Indianité À L'Autochtonie

Páginas: 11 (2665 palabras) Publicado: 8 de mayo de 2012
DE L'INDIANITÉ À l'AUTOCHTONIE.
ÉVOLUTIONS RÉCENTES DES PEUPLES AMÉRINDIENS DANS LA LOI ET LA PRATIQUE BRÉSILIENNES



(Document de travail-)



En 1988, la Constitution brésilienne aujourd'hui en vigueur consacre le droit des peuples indiens à un territoire, avec une expression particulièrement explicite de leur autochtonie, puisque la condition posée à l'exercice de ce droit est laposse imemorial du teritoire. Cette possession immémoriale n'est pas un droit de propriété, l'État reste propriétaire des terres indiennes, il est le garant de ce droit de possession et celui-ci s'exerce collectivement. L'article en question résulte d'une longue élaboration au cours de la période 1985-1988 (appelée au Brésil la redémocratisation), parsemée de luttes visant à accélérer et ànormaliser le processus- long et complexe- de reconnaissance officielle des territoires indigènes. En apparence donc la constitution fait coïncider de manière quasi-parfaite l'ethnicité et l'autochtonie. On s'interrogera sur le couplage de ces deux notions, sur leur utilisation par les sociétés amérindiennes, sur la place que l'État brésilien leur réserve et sur le rôle que jouent les anthropologues dansles définitions légales de l'ethnicité et de la territorialité indiennes.
Quelques repères historiques.
Bien que les indiens soient les premiers habitants du Brésil, cette réalité n'a pas reçu de reconnaissance juridique formelle de la couronne portugaise, ni de l'Empire et de la République qui lui ont succédé. En conséquence la reconnaissance de fait de territoires indiens fut soumise auxviolences de la conquête, au mouvement de progression vers l' ouest qui s'accéléra une première fois sous le régime de Vargas (dans les années 40) puis sous la dictature militaire (1964-1985) avec la construction d'un réseau de routes de terre en Amazonie. Autrement dit, n'étaient reconnues comme terres indiennes que celles des groupes qui résistaient à la colonisation et réussissaient à y survivre,ou celles qui s'étendaient au-delà et en avant du front de colonisation. Dans un immense territoire national, il ne subsiste aujourd'hui qu'une petite cinquantaine de groupes indiens dits "non contactés" (ce qui n'exclut pas des rencontres sporadiques avec des chasseurs ou prospecteurs "nationaux", ne général violentes), dont la plupart sont des groupes familiaux de petite taille. Uneterritorialité qui est donc aujourd'hui à la fois résiduelle et interstitielle. Les outils juridiques de la conquête furent l'ancienne doctrine juridique de la terra nullius, en dépit du fait que la plupart des sociétés rencontrées fussent des agriculteurs sur brûlis, et l'opportune classification de celles-ci comme "nomades" (p.ex. la typologie de José de Acosta où les Indiens du Brésil apparaissent comme"barbares du troisième type", définis négativement "sans feu ni lieu"- 1590). Les sociétés indiennes constituaient, pour le régime colonial et pour la première période de l'Indépendance, des nations, mais des nations dont les natifs ne jouissaient pas des droits communs (de sujets ou de citoyens), puisque leur statut personnel était celui de mineurs soumis à la tutelle de l'État. Dans le Code Civilrépublicain du début du XXème siècle, l'Indien était encore un 'incapable relatif", assimilé à un mineur émancipable (16-18ans), disposition abolie seulement en 2003. Ajoutons que, formellement libres selon le juridisme théologique du XVIème siècle (Victoria), les Indiens subirent les effets massifs de l'esclavage, récemment mis en lumière (voir les travaux de David Sweet pour l'Amazonie et JohnMonteiro pour le sud du Brésil à partir de Saô Paulo) grâce aux exceptions permettant la réduction "légitime" en esclavage des Indiens et au détournement systématique des instructions royales par la société coloniale. Les conséquences de cette massive ponction esclavagiste sur la démographie indienne ont été longtemps sous-estimées, et ce d'autant plus que le regroupement des Indiens a multiplié...
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