Résumé - La Belgique Libérale Et Bourgeoise

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La Belgique libérale et bourgeoise (1846 – 1878) :
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Vers la laïcisation de la société

Au 19e, le clivage philosophico-religieux déchirait la société. Bien qu’aujd ce clivage se soit estompé et que d’autres clivages (linguistique, économique, sociale ou culturel) sont apparus, ces tensions ontlaissé de profondes traces, durables et tjs visibles, au travers des multiples réseaux d’enseignement, d’institutions hospitalières, de mutualités ou d’organisations syndicales.
La période 1846 – 1878 est un des moments clefs de ce maillage, où la bipolarisation de la société est le canevas sur lequel s’inscrivent les luttes entre cléricaux et anticléricaux, entre catholiques et libéraux.Tout a commencé avec l’avènement du gouvernement libéral de 1847 qui instaure pour 70 ans l’alternance de gouvernements homogènes. Le traitement politique unilatéral des dossiers qui, jusque là faisaient l’objet de compromis, suscite une rigoureuse lutte de partis dont tous les ingrédients se mettent en place pour exploser en 1879.
Dans la laïcisation de la société, les libéraux rencontreront unpremier frein : le Roi Léopold Ier.
Il est profondément irrité par les lutte des partis, il n’aime pas Rogier et il n’aime pas les libéraux en général. Et son irritation surgit dès le premier Discours du Trône en 1847. La politique de sécularisation est, pour lui, un malheur. Étant dans un régime parlementaire, le Roi finit par s’incliner mais il ne s’empêcha pas d’empoisonner la vie de sesministres. Entre 1860 et 1864, les relations sont plus que tendues : le roi se plaint de ses ministres, il regrette de devoir rester courtois avec eux, il retarde le moment de signature des lois, etc. Cette haine du Roi est suscitée par la politique de laïcisation qu’il réprouve.
Il tente de rétablir un cabinet modéré et il y arrive, en 1863, lorsque les élections de juin marquent le recul deslibéraux aux Parlements et un renforcement de la position des catholiques. Ce qui oblige le ministère à présenter sa démission. Le roi a tenté de former un nouveau cabinet mais sans succès et il se résigne donc à demander aux ministres libéraux de retirer leur démission.

Sur quelles questions les affrontements ont-ils lieu et pourquoi ont-elles creusées une telle rupture entre catholiques etlibéraux ?
La lutte se focalise presque entièrement sur le processus de laïcisation systématique de la société qui vise la sécularisation de l’instruction publique, du temporel des cultes et de la bienfaisance publique. En gros, il s’agit d’instaurer une véritable indépendance du pouvoir civil. Cette politique engendre des conflits durs et violents car elle remet en cause ce que les catholiques considèrentcomme acquis. Les libéraux veulent renforcer le pouvoir de l’Etat contre celui de l’Eglise et appliquer une stricte séparation de l’Eglise et de l’Etat.
L’enjeu est de taille : il s’agit d’instaurer ou non un Etat neutre et laïc et de définir les contours de ses relations avec l’Eglise, et inversement.

I. L’enseignement moyen
Le gouvernement libéral accepte de ne pas réviser la loiscolaire de 1842 car c’est une loi de compromis visant à sauvegarder l’indépendance réciproque des deux pouvoirs. Ils souhaitent même que l’enseignement religieux fasse partie intégrante de l’enseignement public.
En revanche, ce qu’il ne peut imposer pour l’enseignement primaire, il l’obtiendra dans la loi de 1850 sur l’enseignement moyen : création de 10 athénées royaux et 50 écoles moyennes etmainmise de l’Etat sur les collèges et écoles moyennes des communes qui doivent choisir les professeurs parmi les diplômés des écoles normales. Premier réseau de l’enseignement de l’Etat.
Cette loi provoquera une vive réaction du Pape Pie IX dans l’encyclique du 20 mai 1850. Le litige entre l’Eglise et l’Etat porte sur l’enseignement de la religion et la nomination des professeurs :
* La...