Revolution tranquille
Au sens strict, la Révolution tranquille désigne habituellement la période des réformes politiques,institutionnelles et sociales réalisées entre 1960 et 1966 par le gouvernement libéral de Jean Lesage. Au sens large, l’expression est utilisée pour caractériser l’ensemble des décennies 1960 et 1970, marquées par le triomphe du néolibéralisme et du néonationalisme et par une remarquable continuité dans les orientations des divers gouvernements qui se succèdent à Québec.
Dans les lignes qui suivront, nousnous attarderons au sens large du vocable.
Donc, pourquoi parlons-nous des réformes? C’est parce que la période du gouvernement ultérieur à celle de Lesage et postérieurement à celle de Daniel Johnson, sur les ordres de Duplessis, a été marquée par le ton conservateur et le déclin de la économie, ainsi que de la politique. Ce dernier refusait d’invertir dans certains domaines institutionnelsdont dans la santé et dans l’éducation. De plus, il prônait les valeurs traditionnelles, souvent penchés sur une société rurale et des tendances catholiques. C’est ainsi que les années immédiats à la révolution tranquille vont être établies sur l’idée de « rattrapage ». Donc, l’administration Lesage (1960-1966) vise changer l’image que le Québec a et donne de lui-même.
C’est ainsi, que le Québecdirigera dorénavant sa politique sous l’enseigne de l’État-providence. De cette manière, l’État prendra en charge certaines institutions dominées jusqu'à alors par le secteur privé, notamment par l’Église Catholique. Trois secteurs en particulier, verront leurs structures bouleversées en profondeur : l’éducation, la santé et les affaires sociales. L’appareil étatique est transforméconsidérablement. Les changements se poursuivent dans la fonction publique et les organismes gouvernementaux se multiplient dont les ministères, les régies et les sociétés d’État. Il faut remarquer, que le gouvernement Lesage, pour mener son plan de réforme vers une réussite, bénéficie d’un véritable consensus des nouvelles élites syndicales, patronales, intellectuelles et politiques qui s’accordent sur lanécessité de moderniser les institutions. Toutefois, il faut souligner que ce consensus diminuera, voire disparaîtra, dans les gouvernements subséquents à cette administration dont ceux de Daniel Johnson (1966-1968), de Jean-Jacques Bertrand (1968-1970), de Robert Bourassa (1970) et de René Levesque (1976-1985). Cependant, ils garderont tous l’esprit de la Révolution tranquille.
Sur le planéconomique, comme nous l’avons déjà souligné, avant la prise de pouvoir par le gouvernement libéral de Lesage, était stagnait et le chômage était en hausse (9,2% de la population active) cela s’étendra jusqu'à la fin de 1961. A compter de 1962, une forte expansion, qui se poursuivra jusqu’en 1967, stimule l’économie. Les investissements sont en hausse et le chômage en baisse (4,7% en 1966). Ces...
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