Asie Meridionale

L’Asie méridionale et orientale dans la mondialisation
Une entrée fracassante

Les pays d’Asie sont lancés depuis une vingtaine d’années dans une course au
développement mondiale, profitant de l’accélération des flux mondiaux de toute sorte
(marchandises, services, capitaux, informations) et de l’émergence d’un marché planétaire
de plus en plus unifié. Géants productifs, commerciaux etfinanciers, le Japon, la Chine et
l’Inde sont annoncés comme étant les trois grandes puissances du XXIème siècle qui se
disputeront le « leadership » asiatique et mondial. Mais, plus globalement, par le relais de
puissances secondaires, l’Asie est devenue « l’atelier du monde » pour les productions
manufacturières à technologie banalisée tout en prétendant maîtriser les hautes
technologies et sedotant de centres d’enseignement, de recherche et de pépinières
d’entreprises de niveau mondial.
Hier faibles parmi les fortes (la Triade) et fortes parmi les faibles (le Tiers monde ), les
économies asiatiques ne sont-elles pas devenues les gagnantes de la mondialisation,
tournant leurs faiblesses en forces ?

I.
L’Asie a joué de certaines faiblesses pour s’insérer dans la
mondialisation.L’Asie méridionale et orientale dans la mondialisation

vers l’exportation et le développement des activités à l’international (Japon dès l’entredeux-guerres, Dragons dès les années 1960).
I.2.
Mais derrière ces faiblesses apparentes pointaient déjà les
forces de l’Asie.
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Des Etats forts capables d’impulser la croissance : dans un cadre politique souvent
marqué parl’autoritarisme et la coercition, les pouvoirs publics se sont faits
pourvoyeurs de terres (réforme agraire) et de capitaux (rôle des déficits budgétaires,
des banques d’Etat), planificateurs et parfois entrepreneurs (dans les secteurs de base
de l’économie, demandent de lourds investissements de départ), aiguillons du progrès
technique et de l’internationalisation des entreprises (politique deschampions
nationaux).
Des entreprises puissantes, émanation d’un capitalisme familial souvent ancien,
centrées sur de grandes banques ou holdings, soutenues par les pouvoirs publics,
dominant un tissu entrepreneurial très éclaté par le biais de relations de sous-traitance
(modèle toyotiste).
Une main d’œuvre relativement plus alphabétisée et mieux formée que dans le reste
des pays endéveloppement, avec un sens poussée du labeur et de la discipline.
L’épargne domestique, traditionnellement importante pour assurer l’éducation des
enfants, les soins et les retraites, est favorable au financement de l’économie.

I.3.
Finalement, la réussite de l’Asie a été de tourner ses
faiblesses en autant de forces.
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Les avantages comparatifs sont au départ manifestes : ils reposent sur unecompétitivité-prix liée au bas coût de la main d’œuvre. Ils sont valorisés par une
ouverture au monde, graduelle et contrôlée, par le biais des « zones franches » et
zones d’entreprises. Ce sont les clefs du nouveau dynamisme économique. Les
délocalisations s’y multiplient depuis les pays anciennement industrialisés. Les firmes
japonaises jouent à cet égard un rôle essentiel dans l’ensemble de larégion.

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Les transferts de technologie ont permis d’appliquer le schéma d’industrialisation par le
« vol d’oies sauvages » et d’assurer la compétitivité-produit. Les capitaux des
diasporas nationales sont drainés en masse, par exemple en Chine à partir des années
1980 : des exilés fuyant hier la misère font aujourd’hui la fortune de leur nation d’origine
en montant leurs propresaffaires (Taiwanais, Singapouriens ou Indonésiens en Chine
via Hongkong).

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La force de l’Asie est son exceptionnelle ouverture sur l’océan (Pacifique et
secondairement Indien), avec des frontières maritimes trois fois plus importantes que
les frontières terrestres : hier facteur de faiblesse (colonisation), c’est devenu un atout.
La littoralisation des activités est très poussée et les «...