Le Paradigme Anthropologique Kabyle Et Ses Conséquences Théoriques

D.E.A. Science Politique


I.E.P. Lyon


Processus politiques et démocratie dans le monde Arabo-Musulman (séminaire)




Sociologie et anthropologie chez Pierre Bourdieu

Le paradigme anthropologique kabyle et ses conséquences théoriques


Fiche de lecture du livre de Lahouari Addi








Présenté à : Monsieur le Professeur Lahouari Addi


Présenté par : Juan FelipeCarrillo





Bogotá, 28/05/04


Introduction

Pour ceux d’entre nous qu’avions suivi jusqu’à présent une formation autre que celle de sociologue ou de politologue, le livre de Lahouari Addi devient un chemin qui facilite la compréhension des théories de Pierre Bourdieu. Le choix d’écrire cette fiche de lecture répond donc à l’importance que Sociologie et anthropologie chez PierreBourdieu[1] peut avoir sur les esprits en quête de clarté théorique. En même temps, il permet de connaître les travaux de Bourdieu sur l’Algérie ainsi que des traits caractéristiques de l’univers kabyle. Tout en suivant une démarche pédagogique, Lahouari Addi s’engage en tant qu’universitaire algérien à éclairer des aspects fondamentaux pour comprendre ce qu’il a sous-intitulé Le paradigmeanthropologique kabyle et ses conséquences théoriques[2]. Mais comment contribuer à cet ouvrage sans tomber dans des pièges superficiels voire répétitifs ?. Dans ce sens, une fiche de lecture doit s’éloigner du simple résumé et proposer de nouvelles alternatives au travail mentionné. Le but de cette fiche de lecture est double. D’abord nous allons présenter de manière exhaustive les éléments que noustrouvons fondamentaux dans ce que l’auteur a considéré comme une « contribution à la lecture critique du sociologue récemment disparu »[3]. Ensuite, et en guise de conclusion, nous démontrerons que certains des aspects de la société kabyle peuvent être mis en comparaison avec d’autres cultures des pays du tiers-monde. Notre apport dans ce travail est de présenter comment certains éléments dont nousparle l’auteur se rapprochent d’une culture latino-américaine, celle de la Colombie. Nous verrons que la distance entre ces deux espaces, ces deux traditions et ces deux sociétés semble plus courte de ce que nous le croyons.
Vers un effort de clarté théorique

Comme nous venons de le dire, une des qualités du livre de Addi est l’effort réalisé pour éclairer la pensée de Bourdieu. L’auteurcomprend qu’avant tout, il faut placer le lecteur dans un certain contexte. Ainsi, il arrive à mettre au point certaines définitions propres du vocabulaire bourdieusien dans le premier chapitre de l’ouvrage[4]. On se trouve confronté aux notions de violence symbolique et d’habitus dans le contexte d’une nouvelle théorie de la domination, preuve de réalisme dans l’analyse sociologique. « La dominations’écroulerait sans le consentement des agents appartenant au bas de l’échelle sociale »[5] est le point de départ de l’auteur pour essayer de très lentement expliquer comment Bourdieu examine la société : « articulation d’intérêts matériels et symboliques (…) logique pyramidale (…) dominant et dominé »[6]. Les mots sont utilisés avec une précaution extrême pour ne pas confondre le lecteur.
Une foisle vocabulaire décortiqué, l’auteur s’intéresse au modèle de Bourdieu et à sa relation avec l’anthropologie. Il s’agit ici de comprendre la conception méthodologique d’une sociologie qui « analyse à partir de la posture de l’observé et non de l’observateur »[7] et « abolit la distance entre le chercheur et son objet »[8]. C’est le concept de sens pratique qui est élucidé, le sens pratique duquotidien qui favorise la construction de réalité sociale. De cette manière, Addi expose les limites que Bourdieu lui-même pose à une telle sociologie et les précautions qu’il faut prendre avec. La place du chercheur par rapport à sa réalité et à la réalité d’autrui ; la place d’autrui par rapport à sa réalité et à celle du chercheur. Ici l’apport est essentiel pour les observateurs qui sont...