America latina xxème sieclo

ETATS ET SOCIETES EN
AMERIQUE LATINE DES ANNEES
1930 AU DEBUT DU XXIe SIECLE

INTRODUCTION

1. Les étudiants doivent prendre contact, à partir des manuels existant, avec les grands traits de la géographie physique et humaine de l’Amérique Latine. Il est absolument indispensable de savoir situer sur une carte les Andes ou l’Amazonie, tous les Etats, leur capitale, et les principalesagglomérations (par exemple Sao Paulo ou Rio de Janeiro, Guadalajara, Medellin).
2. Plusieurs questions doivent être évoquées en introduction :
- au-delà de la considération globale d'un ensemble de plus de 500 000 0000 d'hommes, celle de l’unité et de la diversité du continent. Autrement dit celle de la pertinence de sa dénomination.
Le premier élément d’unité c’est l’emploi de langues latines : leportugais au Brésil, l’espagnol partout ailleurs. Toutefois, il faut dire qu’en Bolivie, en Equateur, au Guatemala, la majorité de la population n’est pas hispanophone mais emploie une langue amérindienne.
C’est dire en somme que l’élément originel d’unité est le passé colonial du continent.
Ce trait essentiel détermine plusieurs points :
* Sur le peuplement de l’Amérique latine : indiens(majoritaires en Bolivie,
Equateur, au Guatemala), représentant de fortes minorités au Pérou ou au Mexique par exemple et dans tous les Etats d’Amérique centrale ; métis largement majoritaires au Mexique, au Pérou, au Brésil ; « blancs », c’est-à-dire les créoles descendant des implantations du temps de la colonisation – Mexique, Colombie, Pérou- mais aussi les immigrants du XIXe et XX siècles–Argentine, Uruguay, Brésil méridional ; Noirs aux Caraïbes, au Nord-Est du Brésil, mais aussi au Venezuela et sur la côte caraïbe de Colombie.
* D'un certain point de vue, les sociétés d’Amérique latine sont comme des projections de l’Europe outre-mer : c’est l’héritage des installations d’Ancien Régime mais aussi de l’immigration de la fin du XIXe siècle et du début du XXème. D’où des relationscomplexes avec le vieux continent. Attraction en ce sens que les élites sont nourries de culture européenne. Revendications de la spécificité latino-américaine.
* Ce sont des sociétés où les différences sociales sont surdéterminées par les différences culturelles et ethniques (voir à ce propos François Chevalier).
La longue époque de colonisation (XVIe-début du XIXe siècle) a pesé sur lesconditions et structures des systèmes de domination. Les indépendances du XIXe siècle ont signifié des ruptures radicales avec l’Espagne et le Portugal ; mais un certain type de leadership sur le continent a été assuré ensuite par la Grande-Bretagne, puis par les Etats-Unis à partir de 1898. Cette dépendance du continent périphérique par rapport aux centres de l’économie-monde est au moins autant due àla volonté des groupes locaux dominants de conserver leurs positions et leur domination qu’aux volontés extérieures.
Problématique(s) :
C’est un continent « intermédiaire », entre l’Europe et les Etats-Unis d’une part et l’Afrique et l’Asie d’autre part : intermédiation culturelle, situations économiques médianes : nombre d’Etats latino-américains présentent des indicateurs PNB/h, IDH qui lesplace en situation médiane. Mais il faut réintroduire ici la diversité : car d’une part les inégalités entre Etats sont extrêmes – le PNB/h d’un Mexicain (qui n’est pas le plus élevé du continent pourtant) présente proportionnellement plus d’écart avec celui d’un Haïtien qu’avec celui d’un Etats-Unien ; d’autre part, les inégalités intra-étatiques sont considérables, à tel point qu’au brésil parexemple l’indicateur PNB/h, précisément, a, moins qu’ailleurs de réelle pertinence pour mesurer les modes et niveau de vie de l’ensemble de la population. Amérique latine à la « périphérie » du système-monde de l'époque de l'économie coloniale à la mondialisation ? Notion à considérer avec prudence, car ce qui est aujourd'hui AL a participé depuis le XVIe à l'élaboration de ce système-monde,...