Danze jazz et negritude

Danse jazz et négritude
Vers une conception moderne de la danse et du ballet occidental : l’apport du primitivisme dans la pensée artistique du XXe siècle Le corps dansant confronté à la négritude L’imagerie du bon sauvage et de l’homme civilisé L’influence chrétienne et rousseauiste sur les cultures non occidentales Le naturel n’est pas l’état de nature en vertu du code aristocratique del’honnête homme Le mirage du surhomme dans l’homme – dieu : ambiguïté du Corps glorieux quant aux formes chorégraphiques afro – américaines conditionnant l’émergence de spectacles populaires incluant danse jazz et comédie musicale

Indications bibliographiques : Cette étude s’appuie en grande partie sur les travaux de recherches anthropologiques de France Schott-Billmann, auteur Du primitivisme en danse(éd. La recherche en danse, Paris 1989), sur l’étude de Eliane Seguin, auteur de l’Histoire de la danse jazz (éd. Chiron, Paris 2003) et sur le Dictionnaire de la danse (dir. Philippe Le Moal, éd. Larousse, Paris 1999).

La remise en cause radicale de la chorégraphie occidentale survient par la danse tribale et vernaculaire. Si l’expression primitive se situe du côté d’une recherche de soi, lelangage de la danse moderne s’y rapporte puisque la danse nouvelle apparue au XXe siècle répond à la quête des origines. Du point de vue méthodologique, la danse contemporaine emprunte-t-elle aussi sa démarche analytique aux sciences humaines et aux sciences de la vie également. Cette forme artistique procède d’un champ de recherche lié aux disciplines suivantes : - la sémiologie (étude ducomportement animal et ou humain) - la neuroscience (étude du fonctionnement cérébral) - la psychologie génétique (étude du développement de l’enfant) - la linguistique (étude du fonctionnement de la langue comme moyen de communication) 1 © Valérie Colette-Folliot – vfolliot@dansez.com

- la psychanalyse (étude de l’évolution intérieure de l’homme sur le plan inconscient de sa personne, motivant lepassage de l’animalité à l’humanisation) - l’éthologie (étude comparative du comportement animal et humain) - l’ethnologie (étude des peuples dits primitifs) - l’archéologie (étude des traces préhistoriques) - l’histoire - la philosophie Ces diverses disciplines tentent de mettre en évidence deux universaux aristotéliciens : la catégorie de l’inné (ou, ce qui est indépendant du contextesocio-historique des choses), et la catégorie de l’acquis (qui s’y oppose). Par conséquent, notre objet d’étude consistera à dégager les structures sémiotiques qui sont à l’œuvre dans la danse. L’approche primitiviste du corps dansant repose sur des jeux fortement contrastés comme, par exemple, le traitement spatio-temporel de l’action corporelle. Ainsi, la vitesse projette dans la frénésie de la possession,tandis que l’immobilité installe dans l’extase de la contemplation ou bien dans la stupeur. L’expression primitiviste repose sur une rythmicité d’ordre binaire. Elle privilégie la station debout et la marche. Par les procédés de la répétitivité, elle instaure un climat de différenciation extrême grâce aux états de transe par le lâcher prise et par l’oubli de soi. Sur le plan formel, son langages’inscrit dans l’épure et la simplicité du geste, d’où les modes compositionnels abstraits, géométriques, arithmétiques, symétriques, collectifs. Rite sans mythe, la danse primitiviste et par extension, les danses nègres, se focalise sur la figure du grand autre, par le biais de formes stylistiques proches du merveilleux et de l’exotique. L’étrange et l’étranger amorcent leur dialectique, interrogeantles identités propres. La création favorise l’émergence de l’être. Membre de l’action painting des années 1950, Jackson Pollock affirme pour sa part que l’artiste capte des puissances, d’où le processus d’incarnation intrinsèque à la création artistique Jusque dans l’absence, le silence, le vide : « A mon sens, l’artiste moderne exprime son monde intérieur. En d’autres termes, il traduit...